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Rossignol, mon mignon / Mary Hines

 

Lady Lilith detail DG Rossetti

 

   ROSSIGNOL, MON MIGNON

 

Rossignol, mon mignon, comme est tendre minuit !

Ta rose est amoureuse et sa brise un aveu

Ma mie a dénoué ses noirs et longs cheveux

Soyeux néant musqué, essence de la nuit

 

Les replis de la rose et du creux de l’oreille

Ont le même dessin, gentil petit chanteur :

Réponds à la ferveur de la beauté vermeille

Tandis que je murmure à la porte du coeur

 

Puis fouille de ton bec, repais-toi de cet or

Caché dans le carmin, le coeur de la nature,

Pendant que mes baisers chercheront le trésor,

Dans la chair et le sang, le coeur en démesure

 

Ton coeur, oh ! bien-aimée ! est beau comme une rose

Minuit clame et chuchote à l’aplomb des étoiles

Le noir est un parfum de boucle et de pétale

Ecoute, ô rossignol, entends battre la rose  !

 

 

Mary Hines

 

  MARY HYNES

"Beauty dies of beauty" - W.B Yeats

 

La lande se taisait, les agneaux, les ajoncs,

Lorsque venait Mary, en deux-trois légers sauts

De ses pieds nus glacés que baisaient les goujons,

Racheter notre monde en passant le ruisseau.
 
 
Le nuage s'épuisait mais pas l'averse blanche

De l'hommage des haies. Des paillettes sans nombre

S'envolaient sur les eaux, la portait sous les branches

Vers les yeux et les coeurs que lui libérait l'ombre.

 

Ses pas dans le limon longtemps ne s'effaçaient

Et les garçons priaient au pied de l'aubépine.

Toute la création tendrement l'embrassait

Quand nul n'osait l'aimer, si bonne et si divine.

  

Mais des fées s’assemblaient en lueurs vagabondes,

Une suie vint souiller les flocons du printemps,

Le trop-plein de beauté déborda de ce monde

Et la nuit prit Mary le jour de ses vingt ans.

 

Un vieux poète aveugle à son deuil a chanté.

Et bien après vint Yeats, afin que nul n'oublie,

Et lui la vit aussi. Et pour toi l'enchantée,

Me voici sous les fleurs au gué de Ballylee.

 

 
Ligne 17 : Antoine O'Raifteri (1779-1835), en gaélique et en vers. Ligne 18 : Le poète W.B Yeats (1865-1939) célébra Mary Hynes, en prose et en anglais, dans "Le crépuscule celtique". Mary, "la plus belle fille d'Irlande", a vécu aux environs de Ballylee, dans l'ouest du pays. Yeats habita la tour de Ballylee, qu'on voit sur la photo.

 

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